la construction de L’AGILE

 

Construction d’un Ebihen 16 L’AGILE

Naviguant en croisière d’été depuis une trentaine d’années, j’avais jusqu’à présent privilégié la facilité d’entretien du bateau pour consacrer le maximum de temps à naviguer sur des périodes de vacances toujours trop courtes et donc opté pour le «plastique ».

Mon nouveau cahier des charges était celui d’un petit canot familial dans l’esprit patrimoine, bateau ouvert pour la balade ou la pêche à la journée et à la voile, facilement transportable vers le Cotentin ou la Bretagne.

Je suivais depuis longtemps le travail de F. Vivier à travers le publications du chasse marée et c’est donc naturellement que j’ai recherché dans son catalogue le canot à tout faire, -il n’est pas interdit de rêver… -, mais il existe:  Ebihen 15 ou 16

J’ai choisi la version 16 pieds qui dispose d’un ballast de 200L pour une meilleure stabilité, avec un gréement Bourcet malet qui me rappelle les vaquelottes de ma région d’origine du Nord Cotentin et qui était aussi très répandu sur des bateaux de travail en baie de Seine.

J’ai beaucoup hésité sur la technique de construction – petites lattes epoxy ou clins CP epoxy et j’ai finalement opté pour cette dernière version qui me semblait plus facile à aborder pour un néophyte dans le travail du bois, et avec un outillage minimal.

La construction à clins reste par ailleurs dans l’esprit des bateaux traditionnels de la région.

J’ai utilisé des panneaux CP marine découpés sur machine numérique d’après les plans 3D de l’architecte.

Cette  fourniture permet un travail de grande précision et évite un travail fastidieux de découpe du CP d’après des calques fatalement moins précis notamment pour la découpe de clins de plus de 5ml.

Restait à choisir un lieu de construction. C’est donc assez naturellement que j’ai pris contact début 2011 avec le conservatoire maritime du Havre dont j’avais entendu parler mais que je ne connaissais pas et au vu des possibilités offertes, la décision a été immédiate.

Bilan final 

 la construction à partir des pièces en découpe numérique n’a posé vraiment aucun problème.

Ayant pris le parti de travailler sur un chantier fixe parfaitement réglé initialement, je n’ai quasiment fait aucune retouche sur les tracés de découpe des pièces

L’emploi de produits epoxy pré-chargés (pour la réalisation des joints congés) est d’un très grand confort de travail – rapidité et souplesse d’emploi en petites quantités.

Les voiles sont en Dacron teinté beige, petites laizes et finitions traditionnelles.

Le bateau est équipé d’un moteur en puits 6CV (la version 4 ou 5CV serait amplement suffisante)

Après plusieurs saisons de navigation, je n’ai apporté que très peu de modifications :

Adoption de taquets coinceurs sur les écoutes, moins authentique mais tellement pratique en solo.

Installation de béquilles pour un mouillage à l’échouage.

Navigation 

Ce petit bateau répond tout à fait à mes attentes pour un usage familial. Grace au ballast, il reste très stable. Le gréement bourcet-malet est très polyvalent et beaucoup plus efficace que l’on peut imaginer. Il offre aussi plusieurs combinaisons, notamment foc + Tapecul permettant de faire route confortablement et à bonne allure par temps frais ou à allure adaptée pour la pêche.

Avec déjà 3 participations à la semaine du golfe du Morbihan, le bateau navigue à la belle saison aux abords du « passage de la déroute »

liens:

Architecte:

http://francois.vivier.info/html/catalogue_plaisance_tradi.html#ebihen16

 

Le Chantier

Livraison des matériaux en mars 2011

Démarrage réel du chantier en Mai – le travail de l’epoxy nécessite des conditions de température assez contraignantes et il convient donc de programmer son travail notamment pour la réalisation des parties structurelles en fonction des saisons

Mai 2011 – Inventaire du Puzzle _ imprégnation de tous les éléments avec un epoxy à l’eau – super ecolo et efficace!

Assemblage  de la structure longitudinale ( quille et puits de dérive) sur l’établi à mats – sous presses 6 plis de CP  ( 2×3 incluant le puits de dérive)

Temps cumulé 66 heures

« Mise sur cale » de l’ensemble quille-puits de dérive

Assemblage de la structure du bateau: quille, couples, cloisons, tableau et gabarits

Cumul 106 heures

Retournement sur chantier

Pose du bordé à clins qui nécessite un façonnage précis des recouvrements, notamment au voisinage de l’étrave – achevé fin septembre 2011

Cumul 256 heures

Finitions extérieures de la coque – stratification  de la liaison quille galbord- pose la fausse étrave en lamellé, de la bande molle, seconde imprégnation générale , puis primer epoxy.

Cumul 362 heures

Retournement de la coque

En période d’hiver, réalisation des éléments bois massifs: bancs, planchers, façonnage des mats, vergues, bout dehors…

Cumul 448 heures

Printemps, reprise des travaux epoxy – joints congés à l’intérieur de la coque, strat des fonds et primer

cumul 560 heures

Aménagement des volumes de flottabilité, emplantures des mats, puits moteur

 

 

 

 

   

Réalisation des lisses de plat bord – 5 plis lamellé sapelli.

Cumul 652 heures

Pose des pontages AV et AR agrémenté d’un revêtement en petites lattes teck

Fin septembre 2012 : première présentation du gréement pour préparer le positionnement des colliers de mats et de l’accastillage.

Cumul 745 heures

Octobre 2012 début des travaux de peinture intérieure et enduit.

Achèvement en fin d’année pour une mise à l’eau aux premiers jours de printemps

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